8.5 Troubles du sommeil
Le sommeil se divise en sommeil lent et sommeil paradoxal. Lors de l’endormissement, nous passons généralement directement au sommeil lent qui est sous-divisé en plusieurs stades de plus en plus profonds (Figure 1).
Figure 1 : Les stades du sommeil. Source : Wikipedia.
Le sommeil lent profond est reconnu pour être le moment dans le sommeil où l’on récupère le plus de la fatigue physique accumulée.
Les phases de sommeil lent et paradoxal se succèdent pour former des cycles d’une durée d’environ 90 minutes. Au fil des cycles, le sommeil est de moins en moins profond, et le sommeil paradoxal de son côté voit sa durée se prolonger. Cette dernière phase du sommeil porte le nom de paradoxal car le sujet présente à la fois des signes de sommeil très profond et des signes d’éveil. Elle porte également le nom de sommeil REM (rapid eye movement) car elle présente des mouvements oculaires rapides.
Il est coutume d’entendre que les rêves surviennent seulement lors du sommeil paradoxal. Or, quoiqu’ils puissent survenir dans toutes les phases du sommeil, il est vrai qu’ils sont plus longs, réels, créatifs et fantastiques lors du sommeil paradoxal.
Les gens souffrants de douleur chronique vont souvent présenter un sommeil fragmenté, parsemé de micro-réveils. Les micro-réveils représentent le passage du sommeil vers un stade plus superficiel, sans éveil conscient de la part de la personne qui dort, et sont souvent accompagnés par des mouvements du corps. Par ailleurs, le passage à un stade plus superficiel empêche la complétion des cycles de sommeil menant au sommeil paradoxal. Un sommeil fragmenté va donc être moins profond et va présenter une moins grande proportion de sommeil paradoxal [14]. La résultante est un sommeil moins réparateur, pouvant expliquer notamment une fatigue, un manque de concentration, des troubles de mémoire ainsi que des douleurs accrues le lendemain [33].
Lorsqu’il y a insomnie, il est suggéré de tenter d’améliorer le sommeil en 4 étapes [14]:
- Évaluation des troubles du sommeil. En cas de suspicion d’une pathologie, il est important de référer le patient pour évaluation médicale.
- Évaluation de l’hygiène du sommeil. Tout devrait être orienté vers une chambre calme. Le bruit devrait y être tenu au minimum, et la vocation de la chambre devrait être exclusive au sommeil. Par exemple, la chambre ne devrait pas servir de bureau de travail. Le style de vie doit également favoriser la détente avant la mise au lit. Par ailleurs, la caféine, les écrans, et le sport intense sont à éviter avant de se coucher.
- Stratégies cognitivo-comportementales. La relaxation, la méditation, et l’hypnose en sont des exemples. Ces techniques, qui visent une diminution de l’activité métabolique, de la fréquence cardiaque et du tonus musculaire, devraient être initialement encadrées par un professionnel, tel qu’un psychologue, afin de bien les maîtriser. Notons qu’il y a maintenant un niveau d’évidence très acceptable en faveur de l’utilisation de la méditation afin de favoriser une meilleure qualité de sommeil [70,71].
- Approche pharmacologique. Des analgésiques et relaxants musculaires peuvent être utiles à court terme et lorsque les difficultés de sommeil sont relativement légères. Des hypnotiques et d’autres classes de médicaments peuvent être également tentés lors de troubles plus sévères, mais cela doit être alors encadré par un médecin. Enfin, quoique peu documentés, certains produits naturels peuvent s’avérer utiles, tels que la valériane, la lavande.
Mentionnons également le rôle de la mélatonine dans le sommeil. Cette dernière est ainsi souvent surnommée l’hormone du sommeil. Elle est synthétisée par la glande pinéale dans le cerveau, en fonction du rythme circadien. L’organisme humain possède de nombreux récepteurs à la mélatonine, notamment le système cardiovasculaire. Les informations perçues par celui-ci lui permettent, par exemple, de baisser la température corporelle pour favoriser l’endormissement [73]. Notons qu’il est possible de retrouver de la mélatonine naturelle dans certains aliments comme la banane, les noix de Grenoble, et les amandes [72]. Certains médecins recommandent ainsi d’ingérer ces aliments environ 60 minutes avant la mise au lit pour favoriser le sommeil.
POURSUiVRE
Le syndrome d’apnées du sommeil est un problème de santé fréquent ayant des répercussions majeures sur la qualité de vie.