8.5.3 Liens entre sommeil et douleur8.5.5 Références
Les micro-réveils sus-mentionnés impliqués dans la pathophysiologie du SAOS et des autres troubles du sommeil se répètent de nombreuses fois lors du sommeil (Figure 7). Ces microréveils fragmentent le sommeil et limitent son effet réparateur, contribuant ainsi à l’hypersomnolence diurne [3] ainsi que possiblement à divers syndromes douloureux, tel que la fibromyalgie [14,15]. Par ailleurs, il est intéressant de noter que la baisse de la fréquence cardiaque, qui accompagne généralement les phases récupératrices plus profondes du sommeil, est absente chez les patients souffrant de fibromyalgie [67].
Figure 7 : Exemple de sommeil A) normal, en bleu; B) avec de multiples réveils, en rouge. De toute évidence, le sommeil altéré par de multiples réveils n’atteint pas les stades profonds. Source : Wikipedia.
Les plus jeunes également ne sont pas exempts de problèmes de sommeil. Une étude a révélé que c’est environ 50% des adolescents avec douleur chronique qui rapportent avoir des problèmes de sommeil [103].
Il est intéressant de noter que la baisse de la fréquence cardiaque, qui accompagne généralement les phases récupératrices plus profondes du sommeil, est absente chez les patients souffrant de fibromyalgie [67].
Par ailleurs, lors du sommeil paradoxal on retrouve une perte du tonus musculaire des muscles squelettiques et, par extension, une diminution des mouvements associés à ces muscles [14]. Ainsi, par exemple, si une personne faisant du bruxisme voit son sommeil altéré, par exemple par un syndrome d’apnées obstructives du sommeil, il y aura une diminution de l’inhibition physiologique de son bruxisme, augmentant donc la durée totale de bruxisme lors d’une nuit de sommeil, en comparaison à une personne contrôle.
Les études ont ainsi associé SAOS et bruxisme [48]. Ceci s’ajoute au fait que les bruxeurs sont connus pour avoir déjà plus de micro-réveils que les non-bruxeurs, nonobstant la présence d’un SAOS additionnel [47]. De plus, une journée marquée par une douleur plus vive est souvent suivie d’une mauvaise nuit de sommeil [34]. On comprend donc aisément que mauvais sommeil et douleur peuvent devenir un cercle vicieux.
Quoique les liens physiologiques entre céphalées primaires et troubles du sommeil ne fassent pas l’unanimité, il est généralement accepté qu’il y ait minimalement l’implication de mécanismes neurophysiologiques reliés à l’hypothalamus [64].
Enfin, une inflammation systémique a également été rapportée chez les apnéiques. Plus spécifiquement, il y a augmentation des cytokines et des protéines C réactives, des molécules qui semblent associées à la fatigue et à l’hypersomnolence, ainsi qu’au développement de certaines pathologies cardiovasculaires et métaboliques [16]. Étant donné les liens entre sommeil et douleur, les physiothérapeutes et autres professionnels de la santé devraient se soucier du sommeil de leurs patients lors de problèmes douloureux chroniques. Par ailleurs, une douleur aigüe mérite peut-être également que l’on s’attarde au sommeil. En effet, une étude récente a démontré que la fragmentation du sommeil dans la période suivant l’apparition d’une nouvelle douleur musculosquelettique peut contribuer à la chroniciser [35].
POURSUiVRE
Pratiquement tous les troubles de sommeil sont plus prévalants chez les gens qui souffrent de divers types de céphalées, comparativement aux personnes sans céphalée