5. Migraine5.1 Description5.1.1 Classification5.1.2 Les phases d’une crise5.1.3 Facteurs déclenchants5.1.4 Épidémiologie5.1.5 Pathophysiologie5.1.6 Composante génétique5.1.8 Théorie du continuum5.1.10 Conclusion5.1.11 Références5.2 Évaluation5.3 Traitement
La migraine représente la plus fréquente cause neurologique d’invalidité au travers le monde [89]. Elle se distingue des autres céphalées notamment par son intensité, son caractère pulsatile, l’intolérance des personnes atteintes aux sons et aux bruits, ainsi que les nausées et vomissements qui accompagnent souvent les crises (Tableau 1). À noter que la description de la migraine dans ce tableau correspond en fait à la migraine sans aura, qui n’est qu’une des nombreuses présentations de la migraine, comme vous le verrez dans les lignes qui suivent…
Par ailleurs, l’mage titre du présent chapitre illustre bien ce qu’une personne migraineuse va avoir tendance à faire lors d’une crise, c’est-à-dire aller se coucher dans une chambre à l’écart de façon à fuir le bruit et la lumière.
Tableau 1 : Diagnostic différentiel des types de céphalées les plus fréquents. Adapté de Physiopedia.
Histoire
La migraine ne date pas d’hier. Les premiers écrits connus de ce qui ressemble à une migraine remonte à environ 3000 avant J.-C. dans des poèmes mésopotamiens [90]. Beaucoup plus tard, Hippocrate a fait mention des altérations visuelles qui précèdent parfois une douleur unilatérale à la tête. Il était un partisan de la pharmacothérapie dans le traitement de cette affliction et mentionne également que le fait de se faire vomir peut parfois amener un certain soulagement [90]. Bien que le crédit pour la découverte de la migraine revienne à Aretaeus au 2ième siècle, c’est Thomas Willis en 1672 qui a écrit le premier traité moderne sur la migraine en y proposant une origine vasculaire, par dilatation des vaisseaux sanguins crâniens (Figure 1) [91].

Figure 1 : Thomas Willis. Source : Wikipedia.
Les techniques de traitement sont demeurées toutefois particulières. Par exemple, Erasmus Darwin, le grand-père de Charles Darwin, à la fin des années 1700, proposait de placer le patient dans une centrifugeuse pour acheminer le sang de la tête vers les pieds [92].
À la fin des années 1800, certains écrits font mention de l’effet antimigraineux des extraits d’ergots du seigle [93]. En 1918, l’ergotamine est isolée de l’ergot et en 1938, John Graham et Harold Wolff démontrent que l’ergotamine fonctionne par vasoconstriction et donc prouve la théorie vasculaire de la migraine [94]. En 1943, la dihydroergotamine est synthétisée et commence à être prescrite presque aussitôt dans le célèbre Mayo Clinic [94]. Enfin, une autre classe de médicaments, les triptans, font leur apparition au début des années 90 avec la naissance du sumatriptan [95].
Toutefois, il est devenu clair avec les études réalisées que la cause vasculaire ne tenait pas la route. Il y a bien des changements vasculaires qui accompagnent la migraine, mais ceux-ci font suite à des changements neurologiques. Michael Moskowitz a ainsi proposé la théorie trigémino-vasculaire de la migraine, selon laquelle la douleur migraineuse serait en lien avec une inflammation des parois des vaisseaux situés à la base du cerveau [96].
POURSUiVRE
La migraine est une céphalée primaire qui peut se présenter sans ou avec aura. Toutefois, un nombre additionnel de syndromes plus ou moins rares sont …