5. Migraine5.1 Description5.1.1 Classification5.1.2 Les phases d’une crise5.1.3 Facteurs déclenchants5.1.4 Épidémiologie5.1.5 Pathophysiologie5.1.6 Composante génétique5.1.8 Théorie du continuum5.1.10 Conclusion5.1.11 Références5.2 Évaluation5.3 Traitement
Les symptômes ressentis lors d’une crise migraineuse typique dépend du stade où l’on se trouve au sein de la crise (Figure 8). Tout d’abord, dans les heures qui précèdent la crise, il y a souvent un prodrome, phase où les migraineux ressentent qu’une crise se prépare. Ensuite, certains individus vont ressentir une aura, le plus souvent visuelle, qui peut durer jusqu’à une heure. Graduellement l’aura se dissipe pour laisser toute la place à la céphalée qui peut durer entre 4 et 72 heures. Enfin, plusieurs migraineux vont également ressentir un postdrome.
Figure 8 : Les phases d’une migraine. Image tirée de migrainebuddy.com, avec permission.
Prodrome
Environ 30% des migraineux rapportent des symptômes avant l’apparition de la céphalée, pouvant prédire avec précision l’apparition de la migraine dans les heures suivantes [303]. Les symptômes précurseurs peuvent être très variés. Les plus courants sont la fatigue, une raideur cervicale, des perturbations gastro-intestinales, des bâillements, des nausées, une fréquence des besoins urinaires accrue, et une difficulté de concentration. À noter que ces symptômes prémonitoires portent le nom de prodrome et peut durer entre 8 et 10 heures.
Aura
C’est également 30% des migraineux qui vont présenter une aura [303]. Les caractéristiques de l’aura migraineuse ont été amplement abordées plus haut. Le lecteur est prié de s’y référer.
Céphalée
Le développement d’une migraine se fait la plupart du temps de façon insidieuse. Il y a apparition d’une douleur sournoise diffuse qui se transforme graduellement en migraine typique, en l’espace de 0.5 à 2 heures. Cette période constitue en fait la meilleure fenêtre temporelle pour user de médication abortive.
La céphalée de la migraine est typiquement unilatérale, et varie la plupart du temps d’un côté à l’autre lors d’une attaque. En fait, selon une étude c’est environ 83% des migraineux qui voient effectivement leur céphalée varier en effet de côté selon les crises [295,296]. Chez certaines personnes elle peut donc toujours du même côté (side-locked). Notons que les douleurs unilatérales side-locked sont beaucoup plus typiquement vues chez les sujets avec céphalées trigémino-autonomiques.
Les douleurs sont principalement dans les régions frontale, temporale et oculaire. Il y a également régulièrement des douleurs dans les régions cervicale et occipitale ainsi que parfois dans le territoire du vertex. À noter qu’il y aurait une entité semblable à la migraine où la douleur est située dans la moitié inférieure du visage [124]. Ces patients sont non classifiés dans l’ICHD et le terme douleur orofaciale neurovasculaire a été proposé.
Typiquement, la douleur est pulsatile (47-82%). L’intensité est de modérée à sévère, autour de 7.5/10 en moyenne sur une échelle analogue visuelle. De façon presque invariable (95%) il y a aggravation des douleurs par des activités physiques routinières, tel que marcher et monter des escaliers. Par ailleurs, environ 50% des migraineux vont rapporter de la photophobie ou phonophobie, 80% des nausées et 50% des vomissements. L’intensité des signes associés est habituellement proportionnelle à la sévérité de l’attaque.
Postdrome
Le postdrome est souvent comparé à un lendemain de veille ou une sensation d’être zombie. Cette phase est souvent attribuée à des effets secondaires de la médication anti-migraineuse. Elle inclut notamment une fatigue et des difficultés de concentration. Elle peut durer jusqu’à deux jours après la crise douloureuse.
POURSUiVRE
Plusieurs facteurs déclenchants, ou précipitants, nommés souvent triggers, sont bien connus pour pouvoir induire une attaque chez un migraineux.