5. Migraine5.1 Description5.1.1 Classification5.1.2 Les phases d’une crise5.1.3 Facteurs déclenchants5.1.4 Épidémiologie5.1.5 Pathophysiologie5.1.6 Composante génétique5.1.8 Théorie du continuum5.1.10 Conclusion5.1.11 Références5.2 Évaluation5.3 Traitement
En conclusion, la migraine est une pathologie neurologique complexe qui touche des milliards de personnes et qui existe depuis des millénaires. Elle mérite une évaluation détaillée, incluant toutes zones anatomiques liées au NTC, c’est-à-dire notamment la région cervicale, plus particulièrement cranio-vertébrale, l’articulation temporo-mandibulaire et toutes les structures associées, ainsi que la neurodynamique des nerfs crâniens. La région thoracique revêt également un certain intérêt, mais par des mécanismes probablement différents.
Figure 26 : La modulation du nerf vague comme mécanisme proposé pour les effets thérapeutiques hypothétiques du daith piercing [310].
À titre d’analogie, on peut voir le noyau trigémino-cervical comme un verre d’eau, dont la quantité d’eau dans le verre correspond à son niveau d’excitabilité. Lorsque le verre déborde, c’est à ce moment que les symptômes font leur apparition (Figure 27).

Figure 27 : La théorie du verre d’eau. Image : Depositphotos.
L’objectif de la physiothérapie est donc de diminuer autant que possible tous les influx nerveux nociceptifs qui font synapse avec ce noyau, de façon à abaisser son niveau d’excitabilité, et donc sa vulnérabilité à induire une céphalée.
Enfin, il est intéressant de noter que certains auteurs croient que la CGH est en fait une migraine mal diagnostiquée. Ceci peut en fait être très flatteur pour nous physiothérapeutes, sachant que la physiothérapie s’avère efficace pour la CGH!
D’ailleurs, il est très intéressant de voir que les neurologues portent un intérêt grandissant dans la contribution de la région cervicale dans la pathophysiologie de la migraine. En effet, Dr Joel Saper, neurologue ayant présidé l’American Headache Society et l’American Association for the Study of Headache, considère la région cervicale comme un déclencheur de la migraine et l’inclut régulièrement dans son plan de traitement [226]. En fait, il mentionne que la région cervicale peut être impliquée par plusieurs mécanismes et représente une fenêtre d’opportunités. Une revue de la littérature récente mentionne d’ailleurs que les évidences actuelles suggèrent que les dysfonctions cervicales devraient être considérées dans la prévention et le traitement de la migraine [316].
Aussi, Dre Elizabeth Leroux, dans son livre sur la migraine, mentionne également que la pathophysiologie implique le dépassement d’un seuil qui peut être d’origine métabolique cérébrale (e.g. émotion forte, variation du taux d’œstrogène, prise d’alcool, sevrage de café) ou encore neurologique périphérique (e.g. irritation nerveuse au niveau du visage, des sinus, des yeux, ou encore de la région cervicale) [303].
La correction de dysfonctions desservies par le NTC est donc clairement en mesure d’augmenter le seuil de déclanchement certains individus, et peut ainsi permettre de diminuer le fréquence et/ou sévérité des crises migraineuses (Figure 28).
Figure 28 : Le seuil de déclenchement des crises migraineuses [303].