4.1 Description4.1.1 Classification4.1.2 Épidémiologie4.1.3 Pathophysiologie4.1.4 Facteurs contributifs4.1.5 Diagnostic différentiel4.1.6 Références4.2 Évaluation4.3 Traitement
Lorsque nous comparons les données mondiales, la prévalence semble beaucoup plus élevée en Europe (80%) comparativement à l’Asie et l’Amérique (20-30%) [22]. Toutefois, comme la fréquence des céphalées est extrêmement variable, allant d’une seule fois par année à une douleur presque constante, la sélection des sujets risque d’influencer énormément les valeurs obtenues [22]. Ainsi, une série d’études au Danemark a démontré une prévalence à vie de 86% dont la majorité (59%) présentait des TTH peu fréquentes, alors que 37% et 2-3% des sujets accusaient de TTH fréquentes et chroniques, respectivement [23-25]. Il est à noter que ce petit groupe de patients avec TTH chroniques ont à supporter ces céphalées pour la grande majorité de leur vie [23,26]. Une étude plus récente fait mention pour sa part d’une prévalence de 42% dans la population générale [38]. La prévalence très élevée de la TTH en fait ainsi la céphalée la plus fréquente [39].
La TTH est ainsi la céphalée la plus fréquente [99,101,102] mais reçoit beaucoup moins d’attention de la part des autorités, des chercheurs, et de l’industrie pharmacologique, comparativement à la migraine, car la plupart des patients TTH ne consulte pas ou utilise des médicaments sans ordonnance, l’intensité des céphalées étant généralement moindre [7]. Toutefois, la TTH chronique est un problème de santé majeur avec des impacts socio-économiques majeurs. En effet, l’absentéisme au travail en raison de la TTH s’avère être considérable, en fait jusqu’à 3 fois celui de la migraine [25,26,29]. Jusqu’à 60% des sujets TTH rapportent une baisse de productivité au travail [29]. Les coûts indirects des céphalées non migraineuses, dont la TTH représente la majeure partie, sont également plus élevés que pour la migraine [30]. Il est à noter toutefois que l’invalidité est plus élevée chez les patients avec comorbidités psychiatriques [31].
Le ratio femme:homme est de 5:4, indiquant que les femmes sont affectées que légèrement plus que les hommes, contrairement à la migraine où une dominance féminine est définitive [28]. Autant pour les hommes que les femmes, la prévalence de la TTH atteint un sommet entre 30 et 39 ans, pour ensuite diminuer que légèrement avec l’âge [27,28]. L’âge moyen d’apparition de la TTH se situe entre 25 et 30 ans [26]. Certains facteurs de risque pour développer une TTH ont été identifiés et incluent une santé précaire, l’incapacité à relaxer après le travail, et le manque de sommeil [24]. Il semblerait que la prévalence de la TTH épisodique augmente également avec le niveau d’éducation, mais diminue pour ce qui est de la TTH chronique [99,112].
Le pronostic de la TTH dépend de sa fréquence. Comme mentionné précédemment, les gens avec TTH chronique ont malheureusement tendance à en souffrir une très longue période de leur vie [23,26]. Le fait d’avoir des migraines co-existantes et d’avoir des problèmes de sommeil est d’autres facteurs pouvant assombrir le pronostic [23-25]. Les patients TTH fréquents mais non chroniques ont donc en général un bon pronostic s’ils ne souffrent pas de migraine ou de problèmes de sommeil [22].
POURSUiVRE
La TTH est causée notamment par des points gâchettes et peut se chroniciser par un phénomène central chez des gens susceptibles.