Drôle de coïncidence ! Je viens de tomber par accident sur cette étude qui vient récemment d’être publiée [1], et c’est exactement ce que j’expliquais à une de mes patientes dernièrement. C’est-à-dire que d’avoir un examen non justifié peut avoir des impacts négatifs sur l’évolution d’une pathologie, en plus de coûter des sous à la société, évidemment. Il faut savoir que des anomalies découvertes de façon fortuites sont très fréquentes. Et beaucoup de trouvailles radiologiques font en fait partie du vieillissement normal. Par exemple, une étude a démontré que c’est 98% des adultes en bonne santé qui ont des signes de dégénérescence discale cervicale à la résonance magnétique [2]. Ainsi, si on subit un examen d’imagerie et que l’on trouve une anomalie, il est tentant de lier cette dernière aux douleurs dont souffre le patient. Or rien ne démontre le lien de causalité. Si on se convainc que l’anomalie est la cause de la douleur et qu’elle ne justifie pas une intervention chirurgicale, cela ne fait que nourrir le sentiment d’impuissance du patient. Comment espérer aller mieux s’il y a une anomalie qui ne risque pas de se résorber et pour laquelle les médecins ne veulent pas considérer une intervention chirurgicale ? C’est ici que l’aspect psychologique de la condition vient contribuer à la chronicisation de la douleur. Et les études l’ont clairement démontré ce lien entre dépression et anxiété et le risque de chroniciser.
Abstract
Background. Chronic low back pain (CLBP) is a complex biopsychosocial problem with financial implications for society. Most LBP is categorized as nonspecific CLBP (NS-CLBP); magnetic resonance imaging (MRI) is increasingly used in the investigation of LBP but has a high false-positive rate for NS-CLBP. Purpose. To explore the psychosocial factors associated with diagnosing NS-CLBP by MRI in Saudi Arabia. Methods. Using a qualitative design, 11 patients with CLBP without a clear medical diagnosis who had received an MRI scan were interviewed using a semi-structured technique, and transcripts were analyzed using framework analysis. Results. Four themes of relevance to the psychosocial consequences of using MRI to diagnose CLBP were identified: 1) impact on social participation after MRI diagnosis; 2) psychological impact of MRI diagnosis; 3) conflicting advice; and 4) patient education. Although some patients expressed a sense of relief following the identification of an objective explanation of their symptoms by MRI, a number of negative consequences were also identified. In particular, fear-avoidance behavior and anxiety were apparent. Conclusion. The use of MRI scanning in the diagnosis of LBP may lead to psychosocial factors influencing participation in physical and social daily activities.
Référence
- Alhowimel A, Alotaibi M, Coulson N, Radford K. Psychosocial consequences of diagnosing nonspecific low-back pain radiologically: a qualitative study. Physiother Theory Pract 2020 [Ahead of print].
- Okada E, Matsumoto M, Fujiwara H, et al. Disc degeneration of cervical spine on MRI in patients with lumbar disc herniation: comparison study with asymptomatic volunteers. Euro Spine J 2011;20:585-591.