Il est parfois mentionné dans la littérature qu’une migraine a tendance à changer de côté de temps à autre, d’une crise à l’autre, alors qu’une céphalée cervicogénique est typiquement toujours du même côté, dite side-locked. J’abonde avec l’auteur de l’article1 comme quoi crois c’est très réducteur comme façon de penser. J’ai toujours cru de par mon expérience qu’une céphalée cervicogénique a le potentiel de changer de côté, tout comme une sciatalgie. Je ne partage pas toutefois la raison évoquée par Dr Watson. Il stipule que la douleur référée à la tête prend origine dans le segment C2/C3. Les études semblent plutôt mentionner que le segment C1/C2 soit plus souvent responsable. Est-ce que C2/C3 pourrait souffrir d’une hypomobilité sus-jaçante comme il le suggère ? C’est effectivement possible, mais plusieurs autres mécanismes pourraient très bien expliquer une douleur variant de côté. Par exemple, selon un point de vue très mécanique, une hypomobilité unilatérale peut être compensée par une hypermobilité controlatérale. Ensuite, si la position du segment fautif est inadéquate, il peut en résulter un étirement prolongé de certains tissus qui peuvent se mettre à décharger des potentiels d’action. Aussi, d’un point de vue plus neurologique et contemporain de la douleur, il est bien connu que les afférences segmentaires divergent à des segments adjacents, et même de l’autre côté, avant de faire synapse pour être relayées vers les centres supérieurs. Ça devient donc qu’une question d’interprétation au niveau cortical des informations reçues. Par ailleurs, une étude a rapporté que 17% des migraines sont side-locked. Bref, dans le cas de céphalées unilatérales, il ne faudrait pas se fier sur l’aspect changeant, ou non, du côté douloureux afin de catégoriser une céphalée.
Abstract
Unilateral headache and the behaviour of unilaterality underpins diagnostic criteria in the medical classification of headache. However, the medical model of headache admits to a lack of understanding of the mechanisms of unilateral alternating headache. A (medical) attempt was made in the late 1980s which hypothesised involvement of (intracranial) structures in or closely adjacent to the midline, with the pathologic state being duplicated controlaterality as it spreads across the midline. Alternating side-locked headache mimics alternating lateral lumbar list / shift which is thought to be a result of alternating aberrant lumbar intra-discal behaviour; could C2-3 intra-discal disc behaviour be responsible for alternating headache ? My clinical experience suggests that it is responsible. Undoubtedly tough, lumbar and cervical discs are structured differently, which suggests extrapolation from lumbar to cervical discs is tenious. However, this review of contemporary research, which dispels widely held beliefs of intervertebral cervical (and ageing of) discs, not only supports, but strengthens my hypothesis.
- Watson DH. Alternating headache: C2-3 guilty or not ? InTouch 2018;163:49. https://bit.ly/2Y5Gw2z.